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La pratique du jeûne, idéale en prévention, loisir, en détox (nec plus ultra de la détox) ou encore l’occasion d’une précieuse régénération physique et psychique, pourrait-il aussi aider à se soigner de certaines maladies ?!
A l’issue d’une cure, le jeûne permet une bonne assimilation des matériaux nutritifs nécessaires au corps, pendant la période de réalimentation … mais pas seulement. Les jeûneurs bénéficient de nombreux bienfaits sur le court et le long terme. Des bienfaits accessibles si le jeûne est pratiqué dans de bonnes conditions et que les limites et contre-indications à sa pratique ont bien été identifiées.
En dehors des limites et contre-indications à sa pratique, le jeûne est en effet intéressant pour améliorer sa santé et atténuer les symptômes de certaines pathologies. Dans l’éventail de celles-ci, certaines seront améliorées ou stabilisées.
Les personnes qui témoignent positivement de leur jeûne ne présentent pas la garantie scientifique que cela fonctionnera pour vous car nous sommes tous différents.
Et les résultats pour l’un ne sont pas identiques pour l’autre. En effet, plusieurs paramètres entrent en compte dans l’amélioration de sa santé en dehors des bénéfices indiscutables d’un jeûne sur le plan physique et physiologique : l’état émotionnel, la confiance en soi et en sa capacité, et ses propres ressources à s’auto-réguler, l’application d’un réglage alimentaire adapté à chacun, d’une hygiène de vie …
Nous observons que le jeûne sera d’autant plus efficace s’il est associé à une réflexion globale sur son hygiène de vie : notre hygiène alimentaire, notre hygiène émotionnelle (nos pensées, nos croyances, nos peurs, nos limites, notre stress…) et notre hygiène en lien avec notre activité physique. Il s’agit de la santé du corps et de l’esprit absolument indissociable.
En effet, si la maladie s’installe, c’est le plus souvent dues à des erreurs répétées. Il est très important de réfléchir à la globalité de notre hygiène. Le jeûne alors se révèle être un tremplin vers une nouvelle façon de prendre soin de sa santé, se soigner lorsque la maladie est apparue et aussi éviter qu’elle ne réapparaisse. Même si le jeûne en lui-même est très efficace, il est absolument nécessaire de changer son hygiène de vie de façon globale ou partiel selon les cas, après le jeûne (voir même avant, dans certaines situations).
Maria Buchinger, qui a assisté son père pendant de nombreuses années, lui a un jour posé cette question : « Que dois-je répondre à tous ceux et celles qui veulent savoir ce que le jeûne peut guérir ? » Et Otto Buchinger répondit : « Demande-moi plutôt ce que le jeûne ne peut pas guérir ! Ce ne sont que quelques maladies : tuberculose, hyperthyroïdie… Dans tous les autres cas, et notamment en cas de maladies chroniques, le jeûne vaut la peine d’être essayé ».
Extrait du livre « Le Jeûne, une nouvelle thérapie ? » de Thierry de Lestrade et Sylvie Gilman
« L’histoire des personnes qui ont pratiqué une cure de jeûne avec Jeûne & Sens ou ailleurs souligne l’actualité du jeûne avec une intensité bien plus forte que la liste des stars qui nous racontent leur jeûne sur le papier glacé des magazines, telles Madonna, Beyoncé, Oprah Winfrey ou Demi Moore … Plus sérieusement, Client Eastwood, qui tourne un film par an à plus de quatre-vingts ans, n’a jamais caché ses retraites de jeûne à l’eau ; et Yannick Noah en a fait un des secrets de sa forme.
Le jeûne est dans l’air du temps. Longtemps, la pratique du jeûne a pu paraître déplacée. En particulier pour les générations qui ont vécu la 2nde guerre mondiale ou encore pour les « baby-boomers », aux temps héroïques où le mot d’ordre se résumait à nourrir le monde et l’ambition à prendre l’ascenseur social pour se partager le gâteau d’abondance que servaient les « Trente glorieuses ». Le jeune, avec ses connotations religieuses et rébarbatives n’étaient plus qu’une pratique marginale et anachronique.
Faut-il y voir une coïncidence ? Le retour du jeûne aujourd’hui s’annonce au terme de l’époque ouverte par ces fameuses années « glorieuses », qui a vu le rôle du citoyen réduit peu à peu à celui de consommateur, dans une mécanique consumériste poussée jusqu’à l’absurde. Comme l’émergence d’un besoin de se confronter à une autre logique, autrement. Réinvestir un espace désencombré, un espace vide. Reste à se débrouiller avec cette aspiration : dans une société désacralisée, le vide fait peur. Le jeûne ne reviendrait-il pas avec ses anciens habits de moine ? Mais ce n’est pas la spiritualité qui nous guide vers le vide, c’est un besoin physique, un besoin de corps. Le jeûne est avant tout médical dans certains pays occidentaux, comme l’Allemagne par exemple. Faut-il s’en étonner ?
Un autre besoin ?
Cet axe thérapeutique répond à un autre besoin. Dans un monde occidental où l’on vit de plus en plus longtemps, mais où l’espérance de vie en bonne santé n’est que de soixante-deux ans, qui ne s’interroge pas sur les moyens de rester en forme, d’échapper à ces fléaux de l’âge que sont le diabète, l’obésité, le cancer ? Osons la question : est-on bien soigné ? Dans un pays comme la France, réputé pour son système de santé, l’interrogation peut surprendre. Et pourtant … allergie, rhumatisme, maladie auto-immunes, maladie dermatologique, hypertension, diabète, cancer … Nous parle-t-on de « guérison » pour ces maladies ? Non.
Le mot « guérison » a été peu à peu banni d’une multitude d’affections parmi les plus courantes. La maladie ne se guérit plus, elle se chronicise. On dure plus longtemps, grâce à des béquilles chimiques. Merci l’industrie pharmaceutique. Ce n’est déjà pas si mal. Sommes-nous pour autant condamnés à ingurgiter toujours plus de pilules pour vivre vieux ? N’est-il pas temps de penser autrement ? Le jeûne nous y invite. C’est l’objet du livre et du documentaire « Le jeûne, une nouvelle thérapie ? » de Thierry de Lestrade.
Vaste sujet
Pratique immémoriale et universelle, le sujet est vaste. Nous allons croiser deux axes, scientifiques et historiques. Révéler des histoires qui n’ont jamais été racontées, des expériences inconnues jusqu’alors. La science est le socle premier de ce projet. Si le jeune produit des effets sur le corps, ils doivent pouvoir être mesurés : cette hypothèse a servi de base à l’enquête que nous avons menée (Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade) pour la réalisation du documentaire diffusé en 2012 par Arte, « Le jeûne, une nouvelle thérapie ?) et dont le livre est une prolongation, nourrie d’investigations complémentaires.
Aucun de nous n’avait jeûné ni ne connaissait des gens qui avaient jeûné avant de nous lancer dans ce projet qui voulait d’abord répondre aux deux questions : est-il dangereux de jeûner ? Si on a pu observer dans le corps, de manière objective, scientifique, les effets du jeûne sont-ils bénéfiques ? À notre grand étonnement, notre enquête a mis en évidence des résultats assez remarquables pour secouer les idées reçues, saper la base de « vérités » érigées en dogmes.
Le film
Le film a provoqué beaucoup de questions, des débats passionnés. Après la diffusion sur Arte, des médecins sollicités par les journalistes n’ont fait qu’appeler à la plus extrême prudence. Pour l’un, « le jeu n’a aucune place dans le champ des pathologies maligne » ; pour un autre, « jeûner est à proscrire en cas de maladie ». Fermer le banc …
Plus sérieusement, juste après avoir lu vu le film, un ingénieur, diplômé de l’École centrale demanda à Thierry de Lestrade : « Mais si c’était si bien que ça, pourquoi n’est-ce pas appliqué partout ? Pourquoi les médecins, qui ne sont pas idiots, ne le pratiquent pas ? » Eh oui, pourquoi ? C’est là que s’impose le point de vue historique. Remonter à la fin du 19e siècle, inscrire le jeûne thérapeutique dans un contexte, lui donner de la profondeur de champ. Expliquer comment est né le système de santé que nous connaissons aujourd’hui, dont nous avons évoqué les ratés. Car ce système n’est pas le fruit du hasard. Nous verrons de quelle manière il est un choix délibéré, effectué à un moment clé de l’histoire de la médecine.
Le jeûne agit comme un révélateur
Objet de questionnement et de débats virulents, le jeûne agit comme un révélateur. Car s’il fait peur au niveau individuel (qui n’a pas peur du manque ?), il effraie encore plus sur le plan collectif. On l’a vu, la profession médicale (en partie) condamne la pratique. Comme nous l’a dit Valter Longo : « Il est difficile d’imaginer supprimer la nourriture à quelqu’un et faire et qu’il devienne plus fort ». Et Valentin Nikolaev, à Moscou, d’ajouter : « Il est encore plus difficile de l’imaginer pour un médecin. Jeûner, c’est un peu mettre sa tête à l’envers ». Sommes-nous prêts à penser le monde autrement ? À penser notre système de santé autrement, à penser notre rapport au soin et au corps différemment ? Et si le manque n’était plus vécu comme une défaite ? « Moins » pourrait-il être « plus » ?
(Ajout de la rédaction de Jeûne & Sens)
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Sources scientifiques