Otto BUCHINGER et le Jeûne

Otto BUCHINGER jeûneOtto Buchinger (1878-1966) et le Jeûne

 

L’histoire d’Otto Buchinger et le jeûne débute en 1917. Médecin dans la Marine allemande, il il souffre alors d’une polyarthrite doublée d’une septicémie qui trouverait son origine dans une amygdalite sévère mal soigné. La maladie détruit progressivement ses articulations. Il ne marche plus qu’avec une canne. Il épuise tous les moyens de la médecine de l’époque. En effet, les antibiotiques n’ont pas encore été découverts. Ne pouvant plus exercer correctement son métier dans la Marine, il démissionne de son poste en 1918. Sur les conseils d’un ami, il rencontre le docteur Riedlin à Freibourg l’année suivante qui lui propose immédiatement de jeûner pour tenter de le guérir. Le traitement est un succès tel, qu’il retrouve l’usage de ses membres :

«  Ce traitement de 19 jours a vraiment sauvé mon existence et ma vie. J’étais faible, amaigri, mais je pouvais bouger toutes mes articulations. » (Büchinger ; Cauhapé, 2018).

En 1920, il crée sa propre clinique spécialisée dans la cure de jeûne dans la ville de Witzenhausen en Allemagne. Quinze ans plus tard, le centre de jeûne déménagera à Bad Pyrmont,  près du lac de Constance. Fermement convaincu de l’aspect holistique de la santé et de la multiplicité des dimensions humaines, le docteur Büchinger regroupe sous un même toit thérapeute divers, artistes et pasteurs. Sont également intégrés à la thérapie des séances de sauna, de traitement à l’ozone, l’hydrothérapie du colon ou encore d’apport en micronutriments par intraveineuse. Sa fille Maria est sa plus proche collaboratrice et la meilleure ambassadrice de la clinique . Elle fonde un établissement supplémentaire à Marbella en Andalousie. En près d’un siècle, les deux cliniques ont traité plus de 250000 patients (Büchinger).

 

« Aussi vieux que les peuples de la terre »

Pour Otto Buchinger, le jeûne est « aussi vieux que les peuples de la terre ». Il ramène l’homme à sa véritable essence. C’est une véritable expérience spirituelle. C’est une alimentation de l’intérieur. Le jeûne nettoie et régénère. Il nécessite un degré suffisant de résistance physique et individuelle. L’attitude intérieure est très importante. Le renoncement doit primer chez celui qui veut jeûner. Il doit faire preuve d’une volonté intérieure et ne pas céder au message de peur véhiculé par les médias ou par des gens qui ne l’ont jamais expérimenté.

Le jeûneur doit rentrer dans cette expérience dans un mouvement de joie, de paix et de calme. Il doit se débarrasser au maximum des tracasseries et des futilités quotidiennes. Le jeûne est l’application littérale du message biblique « aller dans le désert ». Il signifie entrer en isolement, dans le silence. Le jeûne s’allie donc très bien avec la relaxation, la méditation et la contemplation. Si cet exercice peut se faire en totale indépendance, Otto Büchinger conseille l’assistance d’une personne expérimentée pour la première expérience. On peut également jeûner en petit groupe.

Cette thérapie n’est cependant pas adaptée pour les personnes qui n’ont pas de réserve pour se nourrir de l’intérieur comme les individus trop maigres, les anorexiques, les cancers avancés ou les problèmes sévères de la thyroïde, du foie ou des reins. Les femmes enceintes ou qui allaitent, de même que les adolescents et les enfants ne doivent pas jeûner non plus.

 

La préparation au jeûne

Une fois la préparation mentale accomplie et les conditions extérieures maîtrisées, il est nécessaire de se préparer physiquement. Les 2 jours précédant le jeûne seront consacrés à une réduction de l’apport alimentaire. La totalité du repas de la journée sera d’environ 600 kilocalorie. Les repas seront composés principalement de glucides et d’un peu de graisse et de protéines. Otto Buchinger conseille également l’administration d’un choc vitaminique sous forme de 2 kilos de fruits frais qu’on ingurgitera tout au long de la journée. On pourra ajouter aussi 100 g de riz et 200 g de compote non sucrée ou une quantité similaire de légumes cuits à la vapeur. Naturellement, aucun café ni alcool ne doit être bu pendant les jours de préparation. Avec l’eau, les seules boissons autorisées sont les thés et les infusions.

 

Le premier jour du jeûne

Le jeûne commence avec la prise de sulfate de sodium. On en mélangera 40 g (2 cuillères à soupe bien tassée) dans 3/4 de litre d’eau chaude que l’on boit rapidement pendant environ 15 min. Le jeûneur boira 1 l d’eau ou de thé une demi-heure plus tard. Une diarrhée devrait alors se manifester. En cas d’hypersensibilité gastro-intestinale, le jeûneur ne devra pas prendre plus de 30 g de sulfate de sodium la veille avant de se coucher. Les lavements quotidiens sont conseillés.

 

Exercices physiques

Dans le jeûne, toutes les excrétions doivent être encouragées. Des exercices physiques quotidiens sont recommandés, car il augmente la circulation sanguine permettant une meilleure absorption de l’oxygène, une augmentation de la production de chaleur, une stabilisation de la tension artérielle et une stimulation des poumons et des reins. Le but des exercices physiques est de permettre l’excrétion active des toxines par la transpiration. La peau est également stimulée passivement par un passage au sauna et des massages quotidiens.

 

Les boissons

La méthode Büchinger encourage l’absorption de 3 l de liquide non calorique. L’urine devient ainsi pratiquement incolore. Le foie est stimulé quotidiennement par l’application de bouillotte et vide ses excès en direction de l’intestin. Les boissons acceptées sont le thé noir ou vert, le thé au gingembre et 1/4 de litre de jus de fruits pressés. Dans la soirée , 1/4 de litre de bouillon de légumes chaud peut être consommé. En outre, du sel peut être ajouté en cas de diminution de la tension artérielle.

 

La réalimentation

La réalimentation peut se faire avec un bouillon de légumes et de la compote de pomme cuite à la vapeur. Les aliments seront mâchés longuement avec conscience et gratitude. La charge calorique des repas doit augmenter progressivement. Le jeûneur consommera la première journée 800 cal, la 2nde 1000, la 3e 1200, la 4e 1500 et la dernière 1800. Le but est bien sûr de réhabituer l’organisme à la nourriture mais aussi d’éviter la prise de poids. La graisse et l’alcool sont impérativement à proscrire. L’apport en protéines devra également se faire de façon graduelle. Les aliments à privilégier dans la période de réalimentation sont les fruits, les légumes, les fromages frais, les yaourts, les pains complets et les aliments à fibres.

Le jeûne, du moins dans le modèle original de son fondateur, est axé sur le renouveau du corps, mais également sur celui du mental et de l’esprit. Après la réadaptation alimentaire, le patient revient à la routine. Il est désormais plus présent et plus conscient à son corps pour une meilleure nutrition et un style de vie plus sain.

Intéressé(e) par le JEÛNE HYDRIQUE ? Retrouvez nos autres articles sur le sujet, ci-dessous :

Plus d’informations sur les différents TYPES de Jeûne ? Retrouvez nos autres articles sur le sujet, ci-dessous :