Eau, source naturelle de SPIRITUALITÉ

L’eau, source naturelle de Spiritualité

Il semblerait que les premiers organismes vivants sur Terre soient apparus dans l’eau et on s’accorde à dire qu’il ne peut pas y avoir de vie sur Terre sans eau.

 

Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que ce précieux élément soit célébré, vénéré depuis la nuit des temps. Dans toutes les religions, dans toutes les civilisations, dans tous les mythes, l’eau représente naturellement la fécondité et la fertilité. Perçue comme un bien culturel, l’eau est aussi symbole de spiritualité au travers de la vie spirituelle et de la purification. On lui prête également des pouvoirs guérisseurs tant pour les maux physiques que mentaux, voir des vertus miraculeuses.

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Quant à l’eau diluviale, elle fait l’objet de nombreux mythes qui associent le déluge par l’eau à la purification et à la renaissance. Comme un cycle éternel de la mort à la vie.

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Dans la plupart des religions, l’eau est associée aux rites de purification du corps et de l’âme. Les diverses ablutions, immersions et aspersions rappellent l’alliance avec Dieu, ouvrent la conscience, libèrent des fautes, lavent les mauvaises pensées et les souillures qui rendent impropres à la célébration de la liturgie.

Le recours à l’eau est notamment constant dans la vie chrétienne. Lors du baptême, l’eau symbolise le sacrement de la foi en Jésus-Christ par lequel le baptisé est purifié du péché en devenant enfant de Dieu.

Dans l’islam, l’eau purifie le musulman au cours des ablutions qui précèdent les prières. Dans le judaïsme, le rythme va du plus simple versement d’eau sur les mains jusqu’à l’immersion totale du corps dans une source, une rivière, ou un bain rituel (mikvé). Le pèlerinage aux sources du Gange, par ailleurs lieu de crémation, permet aux hindous de se purifier le corps et l’esprit mais aussi de gagner en sagesse. Pour les bouddhistes, l’eau est censée nettoyer toutes les traces de malchance ou d’erreur de l’année précédente.

Et dans le shintoïsme, les fidèles sont invités à se purifier les mains et la bouche selon un rituel codifié. Des cérémonies de purification accompagnent même la fondation d’un nouveau bâtiment !

L’eau SALVATRICE

Plus de 300 mythes diluviens ont été dénombrés à travers le monde. La plus ancienne version figure sur les tablettes cunéiformes retrouvées en Mésopotamie, datées archéologiquement du 17e siècle avant Jésus-Christ. Reprise dans l’épopée de Gilgamesh, elle relate comment Enlil, le dieu suprême, voulut détruire les humains qui vivaient dans l’oisiveté en les engloutissant sous un déluge.

Une légende qui n’est pas sans rappeler le mythique déluge détaillé dans les chapitres 6 et 9 de la Genèse : l’histoire de l’Arche de Noé. Dans ce texte, Dieu veut anéantir la race humaine à cause de ces crimes, en déversant sur elle toutes les eaux du ciel et des mers. Seuls Noé, « le J », sera averti puis épargné avec sa famille. Sur les ordres de Dieu, il construit une arche qui abritera un couple de chaque espèce animale.

Le déluge est ainsi à la fois une source de mort et de vie, de destruction et de renaissance matérielle et spirituelle assimilé par les Écritures à la purification de l’âme par les eaux du baptême.

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L’eau MIRACULEUSE

C’est la Vierge qui aurait indiquée à Bernadette Soubirous l’emplacement de la fontaine d’eau de Lourdes, à l’origine depuis 1862, de plus de 7000 guérisons inexpliquées, dont 70 reconnues miraculeuses. Mais déjà, au 1er millénaire avant Jésus-Christ, les druides attribuaient à l’eau des fontaines le pouvoir de guérir. Le culte païen des eaux dédiées à des divinités était donc bien établi en Gaule lorsque débuta la christianisation. L’église tolérera ces croyances en y associant un Saint patron ou la Vierge, et une chapelle. Rien qu’en Bretagne, 2 000 sources sacrées et fontaines miraculeuses seraient ainsi recensées. Il y en a une pour chaque problème, des furoncles aux maux de tête, en passant par les rhumatismes, les maladies de peau, ou l’épilepsie. Les malades doivent respecter des rituels précis : s’asperger d’eau ou en boire, y tremper un membre ou un vêtement, se frotter le ventre avec des cailloux … Les épingles sont considérées comme un médium efficace. Si elles surnagent, les vœux seront exaucés, l’eau n’étant que le vecteur de l’action du sein.

Quel est donc le mécanisme qui permet à ces sources d’accomplir des miracles ? Certains parlent de courants souterrains d’eau polarisée capables d’actions revitalisantes, d’autres de la force de la suggestion mentale, engendrée par les ferventes dévotions. « L’eau de Lourdes n’aurait pas de vertu sans la foi » avait affirmé Bernadette Soubirous.

Eau CULTURELLE

L’eau occupe une place centrale dans les pratiques culturelles africaines, la culture étant considérée comme un mode de vie , un élément de partage et de lien, un ensemble de valeurs, de traditions et de croyances.

 

Tel est le cas au Cameroun de l’ethnie des Sawas (ou peuple de l’eau) qui considère son patrimoine aquatique comme un véritable bien culturel et spirituel.

L’eau, alter ego du ciel, est le vecteur des messages divins adressés aux humains. Aux poissons correspondent les oiseaux, et aux anges célestes les esprits des eaux appelés Jengdu. Chaque Sawa est gardé par un jengdu qui le protège et auquel il doit obéir.

 

Lors de la fête annuelle Ngondo, les initiés pratiquent le culte des ancêtres en communion avec les esprits de l’eau sur les berges du fleuve Wouri où demeurent des mieng, génies craints et vénérés, naïades distributrices de bonnes ou de mauvaises fortunes.

 

Les pratiques spirituelles du Ngondo atteignent leur apogée lors du rituel de la messe des eaux. Un plongeur descend en apnée avec un vase sacré dans les profondeurs. Lorsqu’il refait surface, le récipient entièrement sec contient le message des ancêtres pour l’année à venir.

Déchiffré par les chefs, il sera lu à l’assemblée qui s’inspire ainsi de la sagesse des aïeuls.

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L’eau PSYCHOTHÉRAPIQUE

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Les disciples d’Asclépios ou Esculape, le dieu grec puis romain de la médecine, lié à la divination, à la guérison et à l’eau, prescrivait le bain pour soigner la maladie mentale, considéré dans l’Antiquité comme un mal physique.

En l’occurrence, les centres de soins d’Esculape avaient pour but de purifier à la fois le corps, l’esprit et l’âme. Comme l’eau jouait un rôle important dans le culte du dieu et les traitements, ces centres se trouvaient souvent près de sources naturelles. Depuis le temple d’Epidaure, ces centres essaimèrent dans l’ensemble du monde grec, égyptien puis romain.

Le médecin grec Hippocrate préconisait de baigner les malades dans des sources ou parfois dans la mer. Pline l’ancien (1er siècle) affirmait que les eaux du Sinuessa en Campanie étaient réputées pour le traitement de l’aliénation mentale masculine. Caelius Aurelianus (Ve siècle après Jésus-Christ) recommandait de faire usage des sources thermales nitreuses pour soigner la folie : les prémices de l’hydrothérapie qui sera très en vogue dans les asiles au 19e siècle !

Aujourd’hui, les effets calmants, sécurisants ou dynamisants de l’eau sont aussi mis à profit dans différentes thérapies aquatiques aux quatre coins du monde.

L’eau FÉCONDE

Le culte primitif et universel de la fertilité est associé à la femme, celle qui donne la vie. Voilà pourquoi elle est associée à l’eau. Mais dans cet élément, les sexes interfèrent : tantôt l’eau se confronte comme chez les sumériens avec la semence masculine, tantôt comme chez les anciens mexicains, les germains, elle est la mère primordiale.

 

Les Vénus du paléolithique aux formes disproportionnées représentant une grande déesse mère, puissance suprême de fécondité, car elles sont responsables de la reproduction des espèces dans une société matriarcale. Les astres y sont associés, en particulier la lune, comme le montre la Vénus de loisel, qui tient une corde, symbole d’abondance, gravé de 13 signes qui pourraient correspondre aux 13 cycles lunaires annuels. Cette mère de fécondité devient mère de fertilité au néolithique avec l’apparition de l’agriculture, l’homme ayant fait le lien entre la pluie et la luxuriance de la végétation.

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Les astres y sont associés, en particulier la lune, comme le montre la Vénus de loisel, qui tient une corde, symbole d’abondance, gravé de 13 signes qui pourraient correspondre aux 13 cycles lunaires annuels. Cette mère de fécondité devient mère de fertilité au néolithique avec l’apparition de l’agriculture, l’homme ayant fait le lien entre la pluie et la luxuriance de la végétation.

L’eau RÉGÉNÉRATRICE

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Dans les temps anciens, nul ne pouvait se baigner dans les eaux de Vaipahi à Tahiti. Elles étaient dévolues à la renaissance des âmes des défunts des Teva, clan le plus important de l’île.

 

La grande prêtresse de la mort Te’ura-i-Hamano accueillait l’entité et lui imposer un parcours dans les eaux salvatrices, après avoir évalué la gravité de ses fautes et péchés. L’esprit se baignait dans la rivière Vaiooo et dans la cascade de Vaipahi pour un nettoyage en profondeur, puis suivez les cours d’eau menant vers les hauteurs énergisantes. Rendue pure et éthéré, l’entité spirituelle entamait sa restauration, trempée dans les eaux saumâtres conservatrices du bras de mer en contrebas des sources.

Après un ultime bain, elle s’envolait vers la caverne du lézard, « gardien des portes du monde des origines », pour mener un combat intérieur contre ses propres démons, transcendant sa condition humaine pour une autre vie.

 

Au terme de ce rituel, le défunt obtenait le repos éternel dans le jardin des délices du Rohotu-No’ano’a.

Qu’elle soit fontaine, source, rivière ou mer, l’eau est omniprésente et indispensable à la vie. Il n’existe pas d’éléments qui soient aussi riche en symboles, aussi spirituellement puissant que l’eau. Nos ancêtres avaient fait de ce liquide un don de la nature et de Dieu qu’ils honoraient. Mais désormais canalisée, domestiquée, consommée, gaspillée, l’eau perd peu à peu de sa sacralité. Au-delà de la problématique mondiale de gestion de cette ressource vitale, il ne tient qu’à nous de (re)prendre conscience de sa valeur.

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Sources : Euronature & mag rgnr