Parce que la vie est mouvement

Article de Sandra Rabec - couverture de parce que la vie est mouvement

Parce que la vie est mouvement

Parce que la vie est mouvement
Nous nous retrouvons toutes et tous à un moment donné de nos vies confrontés à une situation qui remet en cause nos prétendus fondements. Nos croyances se trouvent ébranlées et nous ne savons plus très bien par où aller, quelle direction prendre.
Pendant longtemps, j’ai cru que demander conseil à quelqu’un m’aiderait, tout en n’arrivant pas à le faire et en cherchant, en creusant en moi la solution qui me permettrait de passer ce cap qui m’était donné de vivre.
En cette veille de week-end de Pâques, de passage, je me souviens, me remémore ces passages de ma vie où il m’a fallu tout de même me faire aider, aller à la rencontre de l’autre, parfois parfait.e inconnu.e, pour délier, dénouer ce qui en moi coinçait et me déchirait le coeur et l’âme, à ne savoir que faire de cet imbroglio.
Je me souviens de tous les passages plus ou moins difficiles en d’autres époques ô combien différentes, où cheminer sur cette voie du développement personnel avait une couleur bien particulière que je ne retrouve plus aujourd’hui.
Est-ce moi qui ai changé, ou le monde, ou sans doute un peu les deux?
Comment aujourd’hui continuer d’évoluer, de recueillir en soi les perles des expériences vécues qui sont les leçons tirées, sans se laisser perdre par l’énergie actuelle parfois fastidieuse qui nous confronte, ou une énergie de dingue qui virevolte, et nous transporte en un bond, comme en un saut quantique fulgurant, d’un état à un autre, sans avoir à peine eu le temps de comprendre ce qui s’était passé, ce qui est parti et ce qui est advenu.

 

Tout va si vite
Tout va si vite, si vite oui et si fort que les thérapeutes d’un temps reculé et les thérapeutes d’hier et d’aujourd’hui sont déjà en retard dans ce flux de vie qui se propulse en un éclair et va guérir, là où l’intention se porte avec force.
Nous voilà soumis à des vagues, bercés par de puissantes voix qui nous soufflent quoi faire sans que l’entendement puisse saisir les tenants et les aboutissants de ces actes à poser, de ces armes à déposer, de ces larmes à laisser partir.
Nous voilà rendus à la Terre Mère qui accouche d’elle-même et nous avec elle.
Et le monde d’hier est si vieux qu’il s’écroule en lambeaux que nous tentons parfois de retenir, comme une vieille tapisserie qui n’est plus utile, mais qui nous rassure un peu car que mettre à la place sur ces murs qui nous entourent, qui nous permettent de nous sentir protégés et donnent un cadre à nos vies, quand le vent tumultueux de l’époque n’a de cesse de brandir sa lumière en mille particules qui transpercent nos derniers filtres.
Nous voilà réunis pour faire autre, et ne rien faire, et bien démunis devant cette affaire.
Nous sommes tous déjà si vieux d’hier. Tout se passe en un éclair et, dans cette fulgurance, comment se poser, choisir et s’engager. Comment voir clair sur la décision à prendre, l’aide à demander, le pas à oser, la rencontre à embrasser ? Comment vibrer aligné dans cette tornade lumineuse où tout est déjà si vieux ?

 

Qui m’aidera à me sentir mieux ?
Alors je consomme les rendez-vous, les soins comme autant de flashs à capter pour me ramener à l’essentiel dans cette vitesse vertigineuse du devoir d’être très vite soi, ressenti dans son cœur qui bat et appelle avec force.
Mais je consomme et me perds, car je n’arrive plus à trouver cette ligne de temps où auparavant, il y a encore quelques années seulement, je pouvais poser mon derrière pour contempler le fruit mûr à cueillir.
Alors je flaire et je cherche et ne trouve pas ce qui me fera me sentir enfin dans mes bottes et fort.e, car tout va si vite et je cours après cet éclair et ne trouve jamais qu’à reporter le rendez-vous avec soi dans un monde où le temps semble avoir été volé par un chenapan.
La quantité de mains tendues pour m’accompagner, m’aider n’y fera rien si je n’arrive pas à m’ajuster avec cette qualité nouvelle du temps qui se vit désormais.
Tout autant de thérapeutes ne font que crier le besoin grandissant de l’humanité de prendre soin de son âme, gardée au fond de ce cœur bombardé de tentations d’aller là et là et puis encore là.
Mais rien n’y fera si je ne choisis pas de me poser, même dans cet étrange espace créé par l’énergie neuve lancée, si rapide, si rapide et si neuve, que chaque possible et son inverse parfait cohabitent dans la même demeure, avec l’attention à diriger pour seule ligne de mire dans nos cœurs.
Sa*Ra
Nomadine, Parce que la vie est mouvement

 

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